Run[waiz] by SAFRAN

Comment améliorer la connaissance des conditions de piste des aéroports pour des opérations plus optimisées et plus sûres ? En utilisant le plein potentiel des données de freinage des avions !

Quel est votre parcours professionnel ? Étiez-vous selon vous destinée à l’intrapreneuriat dès le départ ?

Céline : Passionnée par l’aéronautique, je suis entrée chez Safran il y a 15 ans après mes études d’ingénieur en mécanique. J’ai développé une solide expérience comme chef de projet technique dans le domaine du freinage des avions et hélicoptères. Avant de devenir intrapreneure en 2019 sur le projet innovant et digital Run[waiz], j’ai monté et encadré une équipe de chefs de projet de recherche dans les roues et freins pour aéronefs.

Mon parcours professionnel est fait de challenges et de défis. Partir d’une page blanche m’anime particulièrement, j’ai à cœur de prendre des initiatives et suis plutôt force de proposition. Je pense que ce sont d’ailleurs des caractéristiques importantes pour être intrapreneur.

Comment s’est passé le grand saut vers l’intrapreneuriat ?

Céline : Lors de la première saison du programme d’intrapreneuriat « We love intrapreneurs », 120 idées ont été proposées par les salariés SAFRAN. Une équipe qui avait déjà passé les premières étapes de sélection et qui s’était qualifiée pour participer à la phase de « Bootcamp » m’ont proposé de les rejoindre. J’ai alors saisi cette belle opportunité et c’est ainsi qu’avec l’accord de mon manager j’ai pu suivre la formation Bootcamp, m’investir sur le projet d’intraprenariat et poursuivre les missions liées à mon poste en parallèle.

Sélectionné en finale du bootcamp par les investisseurs (CEO des sociétés SAFRAN), le projet Run[waiz] a intégré le booster SAFRAN. Après réflexion j’ai décidé de quitter mon poste et de relever ce nouveau défi en rejoignant le booster et l’équipe de Run[waiz]. Le soutien de mon manager et le soutien de ma responsable RH ont été clef pour m’accompagner dans cette démarche.

Pourrais-tu nous parler de Run[waiz] ?

Céline : L’objectif du projet Run[waiz] est de fournir une information factuelle sur l’état des pistes, calculée avec les données de freinage.

Quels ont été les facteurs qui ont fait que vous vous soyez lancée dans l’intrapreneuriat ?

Céline : Lorsque l’on m’a présenté le projet, j’y ai vu les nombreux défis, le potentiel de la solution à développer, et l’opportunité de sortir de ma zone de confort avec un sujet orienté digital. J’ai été séduite par l’équipe, le projet, et me suis lancée avec cette envie d’entreprendre sans les risques liées à l’entreprenariat tout en gardant les avantages d’être salariée du groupe SAFRAN.

Nous devons convaincre et rassurer nos investisseurs internes lors des revues « stop or go » tous les 4 ou 5 mois ce qui nécessite de répondre à des exigences ambitieuses si l’on souhaite continuer l’aventure. Cela nous pousse à nous dépasser pour concrétiser notre idée . Devenir intrapreneur est une opportunité à saisir et non un risque à mes yeux ; cela permet d’avoir la chance d’agir, de bénéficier de coachings et d’un encadrement pour apprendre et développer son projet et libérer l’entrepreneur qui est en nous !

Au-delà d’un tremplin, en quoi le programme « We love intrapreneurs » vous a aidé dans la maturation du projet ?

Céline : Le programme d’intrapreneuriat bénéficie d’un fort soutien des dirigeants. Le projet Run[waiz] est suivi de près par deux mentors, de Safran Electronics and Defense et Safran Landing Systems. Entre deux réunions « stop or go », ils sont de véritables appuis, très disponibles qui nous prodiguent de précieux conseils.

En plus de cet important soutien, nous avons toutes les équipes du Booster qui nous accompagnent dans la concrétisation du projet. Olivier Leclerc, Virginie Coll, et Valentin Orus nous aident à nous dépasser, nous challenger, et nous mettent à disposition des formations adaptées à nos besoins. Personnellement, les formations en Business Development m’ont particulièrement aidée. Je viens d’un domaine très technique, et je n’avais pas ces connaissances marketing/vente que j’ai acquises et que je maitrise aujourd’hui grâce à l’intraprenariat.

Enfin, nous glanons des heures de travail d’experts au sein des entités du groupe. Le projet Run[waiz] touche des sujets de plusieurs entités SAFRAN. Ainsi, chacun dans l’équipe va rechercher dans son réseau, et va solliciter des expertises afin de nous aider sur notre projet. C’est un véritable travail collaboratif, et c’est la force également de l’intrapreneuriat face à l’entrepreneuriat.

Où en est Run[waiz] aujourd’hui ? Avez-vous connu des difficultés particulières liées à la crise sanitaire ?

Céline : Run[waiz] est un projet qui rassemble les aéroports et les compagnies aériennes. Or, depuis mars 2020, les aéroports tournent en sous régime, et sont pour certains fermés. Notre prochain challenge qui est de démontrer la valeur ajoutée et de consolider la faisabilité technique de cette solution va nécessiter de rassembler des compagnies aériennes qui accepteraient de partager leurs données avion, et cela dans un contexte de crise du secteur.

Si c’était à refaire, changeriez-vous quelque chose ? Avez-vous eu des difficultés particulières ?

Céline : Nous avons eu quelques difficultés notamment liées à la performance de l’équipe. Une idée sans une équipe alignée et qui communique bien, n’ira pas loin. L’équipe est au moins aussi importante que l’idée. En fin d’année dernière, nous avions un peu perdu la dynamique collective, mais bien aidés par le Booster, nous avons assez rapidement retrouvé notre ambition commune et notre dynamisme.

Auriez-vous des conseils pour ceux qui hésitent encore à se lancer dans l’intrapreneuriat ?

Céline : Au risque de ne pas être très originale, je dirais sans hésiter qu’il n’y a rien à perdre, à part apprendre et apporter sa valeur ajoutée à un projet ambitieux. C’est une belle opportunité pour apprendre sur soi, apprendre à se dépasser, aussi bien en tant qu’équipe qu’individuellement. Mon seul conseil serait celui de dire « foncez ; lancez-vous, vous allez agir, être soutenus, et encadrés. C’est une très belle expérience humaine et professionnelle».


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