L’incertitude économique, les tensions géopolitiques et les impératifs de transformation redessinent le paysage de l’innovation. Loin d’être un petit plus, elle s’impose comme un réflexe de survie pour les entreprises.

C’est précisément ce que Yumana a voulu explorer lors d’une table ronde organisée en partenariat avec Le Village by CA, autour d’un sujet qui concerne de plus en plus d’acteurs de l’innovation : « Comment innover en temps de crise ? ». 

Trois experts issus de secteurs en profonde mutation ont partagé leur expérience : Stéphane Lasfargue (Groupe Renault), Josselin Quignon (NGE), et Jean-Daniel Kuhn (SETEC). Leurs témoignages résonnent avec une conviction forte que nous partageons chez Yumana : en temps de crise, l’innovation change de visage. 

Alors, les crises sont-elles les alliées inattendues de l’innovation ?

Voici ce que nous en avons retenu.

L’innovation : du « nice-to-have » au « must-have » opérationnel

Le secteur automobile vit un chamboulement profond. Face à l’incertitude stratégique et aux pressions budgétaires, l’innovation chez Groupe Renault devient une nécessité absolue pour tenir bon et s’adapter.

Pour le BTP, la crise a agi comme un déclencheur : l’innovation se mesure à son impact sur le terrain (réduction carbone, écoconception, biodiversité…) et plus seulement à l’audace d’une idée. Josselin Quignon le confirme, chez NGE, l’innovation accompagne la conduite du changement et s’intègre dans les cycles clients.

Ce basculement, qui fait de l’innovation un levier de résilience, est au cœur de notre réflexion chez Yumana. Comme expliqué dans cet article sur le paradoxe de l’innovation en entreprise, les grands groupes sont à la fois les mieux armés pour innover… et les plus enclins à freiner le mouvement.

En période de crise, cette tension devient encore plus visible : budgets contraints, peur de l’échec, résistances internes. Innover demande alors non seulement de bonnes idées, mais un environnement propice pour qu’elles survivent, s’incarnent… ou s’expriment ailleurs.

L’inspiration ne vient plus seulement d’en haut… ni d’Europe

Le constat est clair : la Chine n’est plus un suiveur, mais un leader, notamment grâce à sa capacité d’industrialisation accélérée. Le leadership chinois en matière d’industrialisation, comme les batteries de voitures, pousse à reconsidérer nos modèles en Europe, où les ressources sont plus limitées et les collaborations plus fragiles.

Le conseil clé de Stéphane Lasfargue de Groupe Renault est un appel à l’action : « Sortez de la route ». Il ne faudrait donc pas attendre que l’innovation soit dictée d’en haut. Elle doit s’imposer, être portée par le terrain, et s’inspirer de ce qui se fait ailleurs, même en dehors des sentiers battus. Jean-Daniel Kuhn de SETEC abonde dans ce sens : le savoir n’est pas réservé à la France. Il faut aller chercher des idées à l’international, en s’inspirant par exemple de l’innovation frugale au Brésil qui démontre un changement de paradigme complet.

Ces approches soulignent l’importance de l’intelligence collective et du partage de bonnes pratiques, un thème central abordé lors de la table ronde. Nos intervenants sont unanimes : L’innovation ne relève plus d’une démarche individuelle ou d’un département isolé mais elle est une affaire de système, de collaboration, et de mise en réseau.

L’innovation comme levier business et transformateur

Chez SETEC, on rappelle que l’innovation n’a d’intérêt que si elle crée de la valeur concrète. Dans un contexte de marges serrées, elle devient stratégique quand elle permet de gagner un appel d’offres par exemple. Cela implique de rapprocher les directions innovation des opérations et du business. L’innovation doit devenir une fonction business à part entière, pleinement connectée à la création de valeur et à la transformation du modèle économique. La direction innovation ne peut plus se contenter du rôle historique de l’innovation : fini le rôle de facilitateur ou de veille…

Ce point est crucial et rejoint notre analyse sur la nature de l’innovation discrète mais bien vivante qui émerge au quotidien. Elle n’est ni labellisée, ni toujours formalisée, mais elle produit des résultats. L’enjeu n’est plus tant de générer de nouvelles idées que de faire l’inventaire de ce qui fonctionne déjà et de le valoriser.

→ Lire aussi – Révéler, capitaliser, répliquer : les nouveaux réflexes d’une innovation de crise

Et si l’innovation résidait aussi dans ce qui existe déjà ?

Nos intervenants ont unanimement souligné un point essentiel : la crise invite au recentrage.

Et si l’innovation résidait dans l’existant ? L’enjeu ne serait plus de tout réinventer, mais d’amplifier ce qui fonctionne déjà.

Cette approche permet de transformer le rôle des programmes d’innovation. Il s’agit de repérer les réussites sur le terrain, les ajustements efficaces, les innovations locales qui, déployées à plus grande échelle, pourraient produire un impact significatif. Des entreprises comme L’Oréal structurent d’ailleurs cette démarche avec succès avec Yumana, via des rituels de reconnaissance et des plateformes de partage de solutions concrètes.

Conclusion

Loin des grandes promesses, l’innovation en temps de crise, telle que l’ont décrite nos experts, est frugale, connectée au réel, et profondément collective. Elle puise dans le réel, s’appuie sur le collectif, et avance par itérations.
C’est une dynamique de renforcement avec un objectif simple mais exigeant : ne plus viser l’effet « waouh », mais le résultat durable

Et si c’était là, justement, sa plus grande force ? La capacité à réconcilier frugalité et innovation, à refuser l’opposition stérile entre ambition et économie. C’est en ancrant l’innovation dans le concret et en tirant parti de son intelligence collective que les entreprises démontrent leur résilience face à la crise. Finalement l’innovation devient ce qui relie les équipes, éclaire les décisions et réouvre des perspectives là où l’urgence enferme.

Envie de structurer une démarche d’innovation pragmatique et durable ?

Chez Yumana, nous accompagnons les entreprises qui veulent révéler, amplifier et déployer les solutions qui fonctionnent déjà. Parlons-en. Contactez-nous pour en savoir plus. 

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Céline Degreef

CEO & Co-Founder Yumana

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